Des robots dans le vignoble :
6 questions sur une révolution
à venir

Ils arrivent ! Après les premiers prototypes et les essais grandeur nature, le temps de la production en série des robots viticoles approche à grands pas. De quoi ouvrir bientôt un nouveau champ des possibles à de nombreux viticulteurs… Avec quelques questions qui se posent et s’imposent pour comprendre les enjeux de la robotique.

Pourquoi développer des robots viticoles ?

Il devient de plus en plus difficile pour les viticulteurs de maintenir une équation économique profitable. Encore davantage depuis l’interdiction des herbicides qui les oblige à mécaniser les travaux de désherbage et à multiplier les passages. Sans compter que la filière fait face à une pénurie de main d’œuvre 

structurelle. Dans ce contexte, les robots aideront les viticulteurs à rester compétitifs, à combler un manque de « bras », à réduire la pénibilité de certains travaux et d’orienter la main d’œuvre vers des opérations à plus forte valeur ajoutée.

 

Quelles tâches allons-nous pouvoir confier aux robots ?



Les premiers robots viticoles à voir le jour se concentrent sur le désherbage et la pulvérisation : tâches répétitives, chronophages et peu valorisantes pour les viticulteurs.

Mais déjà des recherches sont menées pour permettre aux robots de réaliser beaucoup d’autres activités de la vigne comme le rognage, l’écimage ou même la taille.

On n’arrête pas le progrès !

Les robots vont-ils remplacer l’Homme
dans les vignes ?

Pas du tout ! Les robots sont faits pour aider les viticulteurs dans leur activité. Les vignes escarpées avec des pentes et des devers posent évidemment davantage de difficultés. En règle générale, les robots viticoles s’apparenteront à des assistants, pour gagner en confort, en réactivité et en rentabilité. Même si à terme, ces machines autonomes vont naturellement pousser les viticulteurs à repenser l’organisation globale de leurs vignobles.

Quelle doit être la qualité principale
d’un robot viticole ?

La fiabilité est au cœur des enjeux. Non seulement pour le respect de la vigne mais aussi pour garantir la sûreté des personnes. Les robots ne doivent en aucun cas entrer en collision avec une personne ni sortir de leur zone de travail autorisée et aller sur une 

route par exemple. La réglementation française est stricte : les robots ne peuvent pas circuler sur les voies publiques, même pour un simple demi-tour. Pour passer d’une parcelle à l’autre, ils doivent être transportés.

Quel est le système de guidage
des robots viticoles ?

Les partis pris technologiques des industriels peuvent varier mais de manière générale, la circulation des robots autonomes se fait grâce à un signal GNSS RTK*. Grâce à ce système de positionnement et de guidage en temps réel, ces robots évoluent dans les vignes avec une précision de 2 cm. De quoi rendre leurs interventions très précises et efficaces.

*RTK (Real Time Kinematic) ou cinématique en temps réel est une technique de positionnement par satellite basée sur l’utilisation de mesures de la phase des ondes porteuses des signaux émis par les systèmes GPS, GLONASS ou Galileo.

Un robot viticole, c’est cher ?

Les robots viticoles ont fait l’objet d’importants investissements en Recherche et Développement et intègrent des technologies de pointe dont de très nombreux capteurs. Tout cela a évidemment un coût. Selon les robots, les premiers chiffres avancés 

s’échelonnent entre 80.000€ et 200.000€. Alors pour rendre la révolution accessible au plus grand nombre, certains constructeurs travaillent en parallèle sur des solutions de financement ou de location.

 

Le robot autonome CEOL
bientôt dans les vignes

Dans les années 90, PELLENC innovait déjà avec un robot conçu pour la cueillette des fruits : Magali. Presque 30 ans plus tard, en collaboration avec la startup toulousaine AgreenCulture, l’entreprise commercialisera en 2023 un engin viticole piloté au centimètre près par l’AGC Box, la solution de positionnement et de guidage GNSS RTK*. Équipé de chenilles, CEOL pourra tracter ou porter différents outils pour l’entretien du sol et de la culture, sans surveillance humaine locale. Et grâce à sa technologie hybride thermique/électrique, il devrait bénéficier d’une autonomie de 13 à 20 heures selon le type de travail réalisé.