LANGUEDOC-ROUSSILLON : UN CAS DE GEL HISTORIQUE
« 2021 a été une année de récolte historiquement basse dans la région Languedoc Roussillon. On se souviendra notamment du gel du 8 avril qui a causé beaucoup de dégâts dans la plupart des vignobles. Et en plus, on a subi dans la foulée une grosse sécheresse avec très peu de précipitations. D’où les faibles récoltes. Les pertes se situent autour de 30 % en moyenne et jusqu’à 60 % dans certains cas. Plus généralement, le réchauffement climatique se fait ressentir dans nos régions avec un hiver de plus en plus doux et une végétation qui se développe prématurément et qui est donc soumise au gel de fin mars ou avril. Au final, les trésoreries ayant été globalement mises à mal, les investissements ont été revus à la baisse avec des renouvellements de machines décalés. »
Philippe Le Strat, directeur PELLENC LANGUEDOC-ROUSSILLON
MIDI-PYRÉNÉES : LA NÉCESSITÉ DE RESTER COMPÉTITIF
« Dans nos régions, la production est en baisse de 25-30 %. La faute aux gelées de printemps et au mildiou qui a sévi, suite aux fortes précipitations. Comme nous sommes sur des vins accessibles, il est difficile de compenser la perte de volume par une augmentation significative des prix. Au-delà de 20 %, nos vins ne sont plus concurrentiels. Heureusement la plupart des viticulteurs sont bien assurés et ont donc pu limiter les dégâts sur le plan financier. La bonne nouvelle, c’est que pour rester compétitifs, les viticulteurs ont fait l’effort de se mécaniser. De toute façon, il devient de plus en plus difficile de trouver de la main d’œuvre pour les récoltes, d’où la nécessité d’investir dans des machines. Le challenge pour un fabricant comme PELLENC, c’est de toujours fournir aux viticulteurs des machines à la fois performantes et faciles à utiliser. »
Guillaume Fourcade, directeur Ets Fourcade à Nogaro (32)
BORDEAUX-CHARENTES : UN NOUVEAU DÉFI
« La production a connu une baisse sensible surtout sur la façade atlantique avec le gel et le mildiou. On évalue les pertes autour de 30 à 35 % par rapport à l’an dernier. Côté Charentes, la situation est bien meilleure avec une production qui reste stable. Le problème pour des vins de garde, c’est que les ventes sont décalées de 2 ans. L’année 2023 va donc être dure commercialement ! Le Bordeaux traverse une crise structurelle depuis quelques années avec un positionnement prix élevé – porté par les grands crus – et une concurrence vive des vins chiliens ou australiens à l’export, notamment sur la Chine et les USA. Avec la COVID et les problèmes climatiques, le marché est tendu. Mais, nos viticulteurs ont du talent et des ressources. Je suis persuadé que le Bordeaux a un bel avenir et nous sommes là, naturellement, pour soutenir nos clients dans leurs efforts. »
Frédéric Beau, directeur PELLENC BORDEAUX-CHARENTES
BOURGOGNE-BEAUJOLAIS : UNE CUVÉE À OUBLIER
« En Bourgogne, Mâconnais et dans le Haut Beaujolais, l’année a été très rude avec des pertes parfois supérieures à 50 %. Le bilan est également critique dans le Jura, avec des pertes très conséquentes. En sud mâconnais, le cru Pouilly-Fuissé, a été fortement impacté par la grêle. Tous les secteurs de la Bourgogne ont été fortement impactés par la pluie et les maladies. Le Sud Beaujolais s’en sort à moindres pertes. Les cours remontent, notamment sur les Bourgognes, mais pas suffisamment pour compenser la perte en volume. Devant la pénurie de main-d’œuvre, les viticulteurs font le choix d’investir dans les machines, même en Côte-d’Or ou Nord Beaujolais, régions attachées à la récolte à la main. La mécanisation leur permet, de plus, de baisser les coûts de revient, sans nuire à la qualité. »
Sébastien Lauprêtre, directeur PELLENC BOURGOGNE
CHAMPAGNE : UNE RÉCOLTE MITIGÉE
« Sur le vignoble champenois, le bilan des récoltes 2021 est assez contrasté. Certaines exploitations ont tout perdu suite au gel, aux pluies et aux champignons alors que d’autres s’en sortent avec une production quasi équivalente à l’an dernier. En moyenne, les pertes sont quand même proches de 40 %. Et pourtant, les viticulteurs n’ont pas ménagé leur peine pour protéger leur récolte avec parfois jusqu’à 24/27 traitements à l’année. Les exploitations en bio sont celles qui ont le plus souffert. Comme le Champagne est un vin d’assemblage, les viticulteurs ont pu puiser sur leur stock tampon des années précédentes et maintenir un niveau de production équivalent. Évidemment si les récoltes restent aussi faibles, la situation risque de devenir plus compliquée, mais pour l’instant rien de dramatique. En ce qui concerne la mécanisation, les exploitants continuent d’investir tant pour la récolte que pour la pulvérisation. Mais, avec la pénurie de composants électroniques qui s’est installée, il n’est pas toujours évident pour les fabricants de suivre le rythme en production. »
Reynald Billy, directeur PELLENC VIGNOBLES CHAMPENOIS
ALSACE : UNE ANNÉE SOUS L’EAU
« Cette année, nous avons connu un taux de précipitation record en Alsace, avec pour conséquence une attaque de mildiou sans précédent. Apparemment, on n’avait jamais vu autant d’eau dans nos régions depuis les années 50 ! Pour ce qui est des récoltes, les exploitations conventionnelles s’en sortent plutôt bien grâce aux traitements. Certaines ont même pulvérisé tous les 2 jours pour sauver leur récolte ! Pour les vignobles en culture bio, en revanche, la situation est plus difficile avec des vignes qui ont été lourdement endommagées. Globalement, on doit être sur une moyenne de 20/25 % de pertes par rapport aux années précédentes. Les investissements en machines restent importants puisque les viticulteurs misent sur la mécanisation afin de préserver leur rentabilité et moderniser leur exploitation. »
Stéphane Berger, directeur Berger Machines Agricoles à Saint-Hippolyte (68)